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Histoires de la musique

Des origines à l'industrie musicale

PrLa musique existe depuis la Préhistoire, probablement avant même l'époque de ses premières traces ; les sons étaient alors générés par des battements de mains, des chocs de pierres ou de bois et des chants. Toute civilisation, tôt ou tard, a développé son propre système musical en le créant ou en l’adaptant à sa culture et à ses goûts.

Certaines légendes vantent les vertus de la musique qu’elles soient maléfiques ou bénéfiques. Les premiers musiciens furent les dieux : Athéna a inventé la double flûte, l’a finalement jetée croyant qu'en jouant de l’instrument il la défigurerait, Marcyas l’a ramassé et a défié Apollon qui de son côté jouait de la lyre créée par Hermès. Apollon en tirait des sons très mélodieux qui avaient le pouvoir de détendre les dieux du mont Olympe. Pan a créé un instrument à partir d’un roseau dont la sonorité s’apparentait au chant doux du rossignol. Les Muses, les neuf filles de Zeus et de Mnémosyne, ne jouaient d'aucun instrument mais avaient des voix inégalées.

C'est en Chine que l'on a retrouvé les premières traces de théorie musicale datant d'environ dix siècles avant Jésus-Christ, pour certains sages elle exprimait l'équilibre entre le ciel et la terre. Une gamme de cinq notes se succédant de quinte en quinte avait été inventée, en partant de « fa ». Chaque note symbolisait un prince, un ministre, etc. Bien après, est apparue une autre gamme de sept notes semblable à celle utilisée aujourd'hui. Il est à noter que ces deux gammes sont toutes deux encore utilisées en Chine. Selon la légende, 2 500 ans avant notre ère, l'empereur Hoang-Ti a chargé un maître de musique de lui ramener le secret du chant des oiseaux d’une région reculée où ceux-ci sifflaient comme nulle part ailleurs. Le maître est revenu des mois plus tard avec douze flûtes correspondant aux douze notes de la gamme chromatique. En Chine, à cette époque, existaient déjà de nombreux instruments de musique comme des cloches chinoises, des tambours, des orgues à bouche, des flûtes, des cithares ou encore un luth primitif construit à partir d'une longue et étroite pièce de bois sur laquelle des cordes étaient tendues. La musique accompagnait alors toutes les cérémonies et cultes dédiés d’abord aux forces de la nature puis à Bouddha et Confucius.

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L'histoire de la musique « connue » ne commence réellement en Europe qu’au Moyen-âge à partir de la naissance du solfège (notation de la musique). L'ensemble des types de « musiques occidentales », c'est-à-dire utilisant le solfège « occidental » (partitions, gammes, accords, caractéristiques, etc.) est appelé au sens large la musique classique.

Après la musique grecque ancienne et celle de la Rome antique, la musique classique occidentale a trouvé ses racines dans le chant chrétien des premiers siècles, évoluant ensuite vers le chant grégorien monodique avec le premier système d'écriture musicale occidental. Dans les siècles suivants, le moine Guido d'Arezzo a développé une écriture musicale plus précise donnant naissance à la polyphonie. La musique populaire « orale », celles des troubadours en particulier, n’a laissé aucune trace ; seule la musique sacrée du Moyen-âge des écoles successives (ars antiqua et ars nova) parviendra jusqu'à nous. A la pré-renaissance se sont développées les écoles franco-flamandes à l'origine de la théorie de l'harmonie.

Le développement extraordinaire de la musique lors des siècles suivants aboutira entre autres à la création de l'imprimerie musicale (16e siècle), à la naissance du madrigal (forme polyphonique vocale) à l'origine de l'opéra, aux compositions de J.S. Bach et d'A. Vivaldi (période baroque), à celles de Mozart et Haydn (période classique).

Le 19e siècle est dominé par la personnalité de Ludwig van Beethoven, probablement le premier compositeur considéré comme moderne. Il a surgi après la Révolution française, et la rupture avec l'Ancien Régime a créé une explosion de l'affectivité. Il rompt en effet avec une conception de l'harmonie du monde prévalant depuis les Grecs et inaugure dans l'histoire de la musique l'ère du romantisme (celle de la suprématie allemande). Sa musique révélera quelque chose de plus humain : ses états d'âme, ses joies, ses peines. Les musiciens ont cessé de centrer leurs œuvres autour de la musique religieuse sereine. Ce siècle sera aussi celui de l'opéra italien avec G. Rossini puis G. Verdi, du romantisme pianistique avec F. Liszt et F. Chopin, et violonistique avec Paganini.
 

ProductionLe système harmonique est poussé jusqu'à ses limites à la fin du 19e siècle, notamment par R. Wagner, tout comme le « colorisme symphonique » par Rimski-Korsakov. Cela aboutit finalement à "la crise du système tonal", c’est le dodécaphonisme, nouveau système créé par A. Schoenberg, qui a suivi dans la deuxième décennie du 20e siècle. Cette « révolution » installe la période de la musique moderne, très riche en innovations harmoniques et rythmiques avec par exemple I. Stravinsky ou M. Ravel.

La seconde partie du 20e siècle est une période dense en expérimentations et remises en causes. Cette musique contemporaine comprend entre autres le sérialisme intégral de P. Boulez, le happening musical de J. Cage et les innovations électroniques de K. Stockhausen. Dans les années 60, la diversité des courants musicaux explose avec la musique répétitive (S. Reich, P. Glass, J. Adams), l'école spectrale (G. Grisey, T. Murail), ou encore le courant postmoderne (A. Pärt, H. Górecki).

Durant le 20e siècle, différents genres musicaux populaires prennent une importance grandissante ainsi que la radiophonie et le phonographe d’invention récente. Les modes et les temps de l'écoute à l'origine limitée aux concerts (salles de théâtre, clubs, etc.) se développent. Le public potentiel devient plus vaste et les structures mélodiques et harmoniques plus simples. Il est désormais facile, pour qui veut jouer de la musique, de se procurer un instrument et d'apprendre à l'utiliser. La seconde révolution technologique est l'invention du haut-parleur et de l'amplification audio qui permet de faire entendre ensemble des instruments sans que le son de l’un couvre celui de l’autre, par exemple une guitare, une batterie et un saxophone. Ces innovations techniques sont ainsi l’occasion de développer une musique non savante, une réelle musique populaire. Depuis 1920, de nouveaux styles musicaux naissent continuellement et ce à profusion : jazz, blues, rock, soul, pop, funk, métal, fusion, etc. avec pour chacun d’entre eux des sous-genres. Par la même occasion, des célébrités naissent, de véritables phénomènes médiatiques comme Frank Sinatra, Elvis Presley, Michael Jackson ou les Beatles. Les mutations socio-économiques vont permettre le développement majeur des aspects commerciaux de ce phénomène musical avec l’apparition d’une véritable industrie musicale aux dimensions et aux ressources gigantesques.

Mais encore...

L’exploration succincte de l’histoire de la musique ci-dessus nécessite quelques compléments… en effet, les détails concernant la liste non exhaustive des musiques suivantes ne sont pas inclus malgré leur réel intérêt (bientôt un autre chapitre…) :   les musiques traditionnelle occidentale, populaire occidentale, européenne, américaine, amérindienne, inuite, asiatique, celtique, océanienne, religieuses, jazz, blues, rock, soul, pop, funk, métal, fusion, etc.

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